La vie liturgique de l’Eglise était devenue au début du XVI° siècle de plus en plus étrangère à la réalité des fidèles. Le Concile de Trente a eu une importance considérable sur le renouveau de la liturgie. Parmi les nombreux points retenus pour les délibérations, et qui ont pu être évoqué, celui qui concerne l’utilisation de la langue vernaculaire dans la liturgie a été refusé. Elément revendiqué par Luther qui critiquait activement l’éloignement de l’Eglise du quotidien des fidèles. Ce refus a contribué à l’utilisation de la langue latine dans les célébrations liturgiques jusqu’au milieu du XX° siècle. La participation des fidèles aux célébrations demeure minime. Elle se limite à assister aux célébrations de manière passive. Le Concile de trente modifie en profondeur la formation et les rapports hiérarchiques du clergé. Il entérine officiellement la plupart des dogmes de l’Eglise en clarifiant l’interprétation des Saintes Écritures. Le Plan allongé du système basilical est repris, supprimant les jubés et autres types de clôtures permettant aux fidèles de bien voir la célébration de la messe à défaut de pouvoir y participer. La primeur est donnée à la prédication depuis la chaire située au centre de la nef principale en hauteur. Le Concile de Trente affirme les dogmes, promulgués à l’aide de l’art grâce à des artistes de premier rang, qui ont pour mission de mettre en scène la gloire de Dieu et de son Eglise dans la peinture et la sculpture comme dans l’architecture. Le Chanoine Bernard Violle promoteurs de la culture religieuse au XX° siècle note que « le langage baroque ou classique s’adresse à des hommes qui vivent le drame des déchirures des Chrétiens. Cette architecture se marque par ses « gloires » au-dessus des tabernacles, qui marquent la présence de Dieu, par des retables sur les autels qui donnent à contempler les mystères du Christ, par ses tableaux qui montrent les saints en extase ou des martyrs, par la lumière qui descend du ciel par les vitres blanches du dôme et de la nef. [1]»
Le Cardinal Archevêque de Milan Charles Borromée participera activement au Concile de Trente. Il rédigera peu de temps après pour son propre diocèse un ouvrage très précis sur l’art d’édifier une église. L’Instructionum Fabricae et supellectilis ecclesiasticae – De la construction et de l’ameublement de églises –[2] qui deviendra rapidement un guide à l’attention des architectes et autres maitres d’ouvrages, comme pour les Jésuites dès la fin du Concile. Ce texte restera en vigueur jusqu’au XIX° siècle où il servira de base aux instructions publiées après le Concile Vatican II.
[1] . http://www.eleves.ens.fr/aumonerie/numeros_en_ligne/paques03/seneve003.html, A lire également dans Bernard Violle, Paris, son Église et ses églises, II, Paris, Cerf, 2004, p. 66-73.
[2] . Saint Charles Borromée, Instructionum Fabricae et supellectilis ecclesiasticae. Libri Duo. Caroli S.R.E. Card. Tit. S. Praxedis Archiepscopi iusso ex provinciali decreto editi ad provinciae Mediolanensis usum, Milan, 1577. Nouvelle édition revue et annotée par l’Abbé E. Van Drival, Paris, 1855.