Le mouvement Liturgique du XX° siècle

Le culte Catholique sera marqué au XX° siècle par de nombreuses réformes liturgiques. Le Pape Pie X (1835 – 1914) promulgue en 1903 le motu proprio[1] : Tra le sollicitudini. Ce motu proprio restaurait le chant grégorien et exhortait les fidèles à une participation plus active à la célébration des mystères ainsi qu’à la prière officielle et solennelle de l’Eglise[2]. Ce concept de participation active des fidèles fut la base de réflexion de nombreux liturgistes de l’époque. Lambert Beauduin remarquait «la nécessité de démocratiser la liturgie, c’est-à-dire d’en faire l’affaire de tout le peuple. […] il présenta la liturgie comme la véritable prière de l’Eglise, réalisant l’unité entre le prêtre et le peuple. [3]» Peu après le Pape Pie X lui-même lança une invitation à mener une réflexion sur une réforme liturgique dans l’Eglise. Apparait alors de nombreux mouvements tels que celui soutenu par Lambert Beauduin à Louvain, celui de l’abbaye Saint-André de Bruges, du Sulpicien Pierre Paris, du théologien Romano Guardini (qui travailla avec l’architecte Rudolf Schwarz) et du moine allemand Odon Casel.

Ce nouvel élan dans le renouveau liturgique avait comme principal objectif de favoriser et d’orienter les chrétiens vers un retour aux sources de la foi chrétienne[4].  Après la seconde guerre mondiale se développe également la pastorale liturgique qui, en 1945, édite la revue « La Maison-Dieu ». Elle promeut la traduction de textes liturgiques en langue vernaculaire mais également de nouvelles formes liturgiques de célébrer : les prêtres célébraient parfois face au peuple, les fidèles pouvaient entourer l’autel, etc. La publication de l’encyclique Mediator Dei  en 1947 par le Pape Pie XII encourageait ces innovations et ces recherches de renouvellement de la liturgie elle-même. Un besoin d’aggiornamento de la liturgie est devenu nécessaire.

[1] . « motu proprio» signifie « de son propre chef ». C’est un acte législatif pris et promulgué par le Pape, agissant de sa propre initiative, en pleine connaissance de cause. Cet acte équivaut à un décret qui précise des règles d’administration et d’organisation dans l’Eglise. In http://www.eglise.catholique.fr/ressources-annuaires/guide-de-l-eglise/saint-siege-et-vatican/motu-proprio/motu-proprio.html

[2] . Adolf Adam, La liturgie aujourd’hui, p. 45.

[3] . Ibid., p.46.

[4] . Paul de Clerck, « Influence de la Constitution « De Sacra Liturgia » sur la pastorale contemporaine », La Maison Dieu, N° 176, 1989, p.14.

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