Au temps du Gothique en France

A partir du VII° siècle la liturgie romaine s’est imposée à l’ensemble de l’Occident. L’évêque Boniface participe  à « rattacher de manière étroite les tribus germaniques à Rome et à sa Liturgie. [1]» Le roi Carolingien Pépin le Bref participera activement avec l’évêque Boniface à la réforme du clergé. Appuyé par Rome il s’assure de sa légitimité royale en étant sacré roi des Francs à l’Abbaye Royale de Saint-Denis en 754. Il s’engage à la protection de l’Eglise et à  la fidélité au Pape qui la dirige.

Entre le XII° et le XV° siècle, la liturgie est imprégnée par le mode de vie, les attitudes et  la façon de penser du monde Gothique. Elle est marquée par l’individualisme, le subjectivisme et le moralisme[2]. La liturgie devient de plus en plus cléricale, rompant la tradition d’une célébration communautaire entre le peuple des fidèles et le clergé. L’architecture Gothique démultiplie les espaces, leurs fonctions et leurs dimensions. Les fidèles viennent en pèlerinage pour vénérer des reliques des saints ou des rois.

Le clergé  peut désormais célébrer seul la liturgie séparé des fidèles par la création de jubés. Dans les chœurs Gothiques se généralise le plan à déambulatoire  au niveau du chœur mais aussi des nefs latérales pour faciliter la circulation des pèlerins et leurs vénérations personnelles.  Les chapelles votives démultipliées sont repoussées vers l’extérieur du bâtiment et se confondent avec les éléments  structurels saillants. Les grandes ouvertures permises par les nouveaux systèmes constructifs offrent à l’Eglise un nouveau moyen de communication. Les vitraux deviennent le support de la « Biblia Pauperum» – la Bible des Pauvres -. Elle explique, avec l’aide de la statuaire, à l’ensemble des fidèles l’histoire du christianisme, des rois de France et les dogmes de l’Eglise. Cet apport massif de luminosité, que prône l’abbé Suger, poursuit la théologie de la lumière, développée par le Pseudo-Denys l’Aréopagite dans l’Antiquité tardive, qui énonce que la lumière unifie l’espace intérieur de l’église avec les fidèles pour former l’ecclesia.

[1] . Adolf Adam, La liturgie aujourd’hui, p. 33.

[2] . Ibid., p. 35.

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