Le “seuil”

Le mot narthex vient du grec narthêks, qui désigne un portique ou vestibule transversal situé à l’entrée des églises. A l’époque paléochrétienne ou médiévale se tenaient les catéchumènes et les pénitents. Il s’agit d’un seuil, d’un instant, où l’on passe du profane au sacré en passant symboliquement du dehors au dedans. Il a pour fonction de permettre l’accueil et l’information en étant un lieu d’échange, d’amitié et de relation avec l’extérieur. Jean-Marie Duthilleul, parlant du narthex de l’église Saint François de Molitor, explique « qu’il s’agit d’un sas pour organiser une transition progressive. On est encore dans la ville, pas encore dans l’église. Ainsi, [il] ménage les oreilles autant que les yeux. Un silence mat aide à prendre ses distances par rapport au bruit de la ville. J’invite à apprécier peu à peu la finesse de la lumière intérieure. Pour l’œil comme l’oreille, c’est le matériau nu qui l’aide […]. La grande différence entre sas et narthex, c’est que celui-ci était une BD bavarde remplie de représentations qui préparaient le fidèle à l’imaginaire biblique. Alors que les sas actuels sont muets, par l’intention inverse d’aider à se vider du bombardement d’images que nous subissons dehors »^[1].

Autant le narthex représente l’accueil des fidèles par l’Eglise en tant que mère, autant la porte signifie l’accueil du Christ en tant que porte pour  son troupeau : « En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis »^[2]. C’est à ces valeurs que doit se rapporter l’éventuel programme iconographique de la porte centrale. L’entrée principale doit être dimensionnée proportionnellement non seulement à la capacité d’accueil du lieu mais aussi aux exigences de passage des processions solennelles. Il est également d’usage de placer un bénitier proche de la porte.

^[1] . Jean Vermeil , Franchir le seuil, Chroniques d’Art sacré, n° 83, 09 – 2005, p.16-17.

^[2] . Evangile de Saint Jean, 10, 7.