Présentation générale du Missel romain 2002

CHAPITRE V
DISPOSITION ET ORNEMENTATION DES ÉGLISES POUR LA CÉLÉBRATION DE L’EUCHARISTIE

CAPUT V
DE ECCLESIARUM DISPOSITIONE ET ORNATU AD EUCHARISTIAM CELEBRANDAM

I — PRINCIPES GÉNÉRAUX

I — PRINCIPIA GENERALIA

288.

Pour la célébration de l’Eucharistie, le peuple de Dieu se rassemble généralement dans une église ou, si elle fait défaut ou est insuffisante, dans un autre lieu honorable qui ne soit pas indigne d’un si grand mystère. Ces églises ou ces autres lieux doivent donc être propices à accomplir l’action sacrée et à procurer la participation active des fidèles. En outre, les édifices sacrés et les objets destinés au culte divin doivent être véritablement dignes, beaux, et des signes et des symboles des réalités surnaturelles.108

288.

Ad Eucharistiam celebrandam, populus Dei plerumque in ecclesiam congregatur vel, ea deficiente aut insufficiente, in alium locum honestum qui tamen sit tanto mysterio dignus. Ecclesiæ igitur, aliave loca, ad sacram actionem exsequendam et ad fidelium actuosam participationem obtinendam apta sint. Ædes sacræ insuper et res ad cultum divinum pertinentes vere sint dignæ, pulchræ, atque rerum supernarum signa et symbola.108

289.

Par conséquent, l’Église fait sans cesse appel à la noble contribution de l’art, et elle admet les valeurs artistiques de tous les peuples et de toutes les régions.109 Bien plus, de même qu’elle s’applique à conserver les œuvres d’art et les trésors légués par les siècles passés 110 et, autant qu’il est nécessaire, à les adapter aux besoins nouveaux, elle s’efforce de promouvoir des créations accordés au caractère de chaque époque.111

C’est pourquoi, dans les commandes passeés aux artistes, ainsi que dans le choix des œuvres à admettre dans les églises, on doit rechercher l’excellence artistique véritable, qui nourrit la foi et la piété et s’accorde authentiquement avec la signification et la fin à laquelle elle est destinée.112

289.

Proinde, Ecclesia nobile subsidium artium continenter quærit, et omnium gentium atque regionum artis significationes admittit.109 Immo, sicut studet artis opera atque thesauros a sæculis anteactis tradita servare 110 et, quatenus opus est, novis necessitatibus aptare, nova cuiusque ætatis indoli consona promovere contendit.111

Quapropter in instituendis artificibus necnon in seligendis operibus in ecclesiam admittendis, vera artis præstantia exquiratur, quæ fidem et pietatem alat et cum veritate significationis et finis cui destinatur congruat.112

290.

Toutes les églises feront l’objet d’une dédicace ou seront au moins bénites. Mais, les Cathédrales et les églises paroissiales seront dédiées selon le rite solennel.

290.

Ecclesiæ omnes dedicentur vel saltem benedicantur. Cathedrales tamen et parœciales ecclesiæ solemni ritu dedicentur.

291.

Pour la juste construction, restauration et aménagement des édifices sacrés, tous ceux qui sont concernés consulteront la Commission diocésaine de Liturgie et d’Art sacré. L’Evêque diocésain recourra au conseil et à l’aide de cette Commission lorsqu’il s’agira de d’édicter des normes en cette matière, d’approuver les projets de nouveaux édifices ou de trancher les questions de quelque importance.113

291.

Ad sacras ædes recte exstruendas, reficiendas atque disponendas, omnes quorum interest Commissionem diœcesanam de sacra Liturgia et de Arte sacra consulant. Episcopus autem diœcesanus eiusdem Commissionis consilio et adiutorio utatur, quando agitur de normis in hac re tradendis, aut de novarum ædium adumbrationibus approbandis aut de quibusdam quæstionibus nonnullius momenti diiudicandis.113

108

Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. de sacra Liturgia, Sacrosanctum Concilium, nn. 122-124 ; Decr. de Presbyterorum ministerio et vita, Presbyterorum ordinis, n. 5 ; S. Congr. Rituum, Instr. Inter Œcumenici, 26 septembre 1964, n. 90 : A.A.S. 56 (1964) p. 897 ; Instr. Eucharisticum mysterium, 25 mai 1967, n. 24 : A.A.S. 59 (1967) p. 554 ; Codex Iuris Canonici, can. 932 § 1.

109

Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. de sacra Liturgia, Sacrosanctum Concilium, n. 123.

110

Cf. S. Congr. Rituum, Instr. Eucharisticum mysterium, 25 mai 1967, n. 24 : A.A.S. 59 (1967) p. 554.

111

Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. de sacra Liturgia, Sacrosanctum Concilium, nn. 123, 129 ; S. Congr. Rituum, Instr. Inter Œcumenici, 26 septembre 1964, n. 13c : A.A.S. 56 (1964) p. 880.

112

Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. de sacra Liturgia, Sacrosanctum Concilium, n. 123.

113

Cf. ibidem, n. 126 ; S. Congr. Rituum, Instr. Inter Œcumenici, 26 septembre 1964, n. 91 : A.A.S. 56 (1964) p. 898.

292.

L’ornementation de l’église doit viser à une noble simplicité plutôt qu’à l’ostentation. Dans le choix des éléments liés à son ornementation, on aura souci de la vérité des choses, et l’on poursuivra ce qui vise à l’instruction des fidèles et la dignité du lieu sacré dans sa totalité.

292.

Ornatus ecclesiæ ad nobilem ipsius simplicitatem conferat, potius quam ad pompam. In elementis autem seligendis quæ ad ornatum pertinent, rerum veritas curetur, atque eo contendatur, ut ad fidelium institutionem conferat et ad dignitatem totius loci sacri.

293.

Pour que la disposition de l’église et de ses dépendances réponde aux nécessités de notre époque, il faut prendre soin non seulement de ce qui concerne plus directement la célébration des actions sacrées, mais aussi de tout ce qui contribue à la juste commodité des fidèles, comme il est ordinairement prévu dans les lieux où se réunit le public.

293.

Apta ecclesiæ eiusque adiunctorum dispositio, quæ necessitatibus nostræ ætatis opportune respondeat, requirit ut non ea solummodo curentur quæ ad sacras actiones celebrandas directius pertineant, sed ut ea quoque prævideantur, quæ ad fidelium convenientem commoditatem tendunt, quæque in locis ubi populus congregatur habitualiter prævideri solent.

294.

Le peuple de Dieu, qui se rassemble pour la Messe, forme une assemblée homogène et hiérarchique, ce qui s’exprime par les divers ministères et par les diverses actions selon chaque partie de la célébration. Il convient donc que la disposition générale de l’édifice sacré soit conçue, d’une certaine manière, à l’image de l’assemblée qui s’y réunit, pour permettre une harmonieuse ordonnance de tous ainsi que pour favoriser le juste accomplissement de chaque fonction.

Les fidèles et la schola cantorum reçoivent une place qui rend plus facile leur participation active.114

Le prêtre célébrant, le diacre et les autres ministres prennent place dans le sanctuaire. On y prépare aussi les sièges des concélébrants ; si, toutefois, ils sont en grand nombre, leurs sièges sont disposés dans une autre partie de l’église mais à proximité de l’autel.

Tout en étant l’expression d’un ordre hiérarchique et de la diversité de fonctions, ces dispositions doivent aussi produire une unité profonde et forte, qui manifeste clairement l’unité de tout le peuple saint. Le caractère et la beauté du lieu et de l’ensemble de son mobilier favorisent la piété et manifestent la sainteté des mystères qui s’y célèbrent.

294.

Populus Dei, qui ad Missam congregatur, cohærentem et hierarchicam habet ordinationem, quæ diversis ministeriis diversaque actione pro singulis celebrationis partibus exprimitur. Generalis itaque dispositio ædis sacræ ea sit oportet quæ cœtus congregati imaginem quodammodo præ se ferat, atque congruam omnium ordinationem permittat necnon rectam muneris exsecutionem uniuscuiusque foveat.

Fideles atque schola cantorum locum obtinebunt, qui ipsorum actuosam participationem faciliorem reddat.114

Sacerdos celebrans, diaconus et alii ministri locum capient in presbyterio. Ibidem parentur sedes concelebrantium ; si vero eorum numerus magnus sit, sedes in alia ecclesiæ parte, sed prope altare, disponantur.

Hæc omnia, quamvis hierarchicam dispositionem et munerum diversitatem exprimere debeant, intimam tamen et cohærentem unitatem efficiant, qua unitas totius plebis sanctæ clare eluceat. Natura vero et pulchritudo loci universæque supellectilis pietatem foveant et sanctitatem mysteriorum quæ celebrantur ostendant.

II — DISPOSITION DU SANCTUAIRE POUR LA CÉLÉBRATION COMMUNAUTAIRE

II — DE PRESBYTERII ORDINATIONE AD SACRAM SYNAXIM

295.

Le sanctuaire est le lieu où se dresse l’autel, où est proclamée la parole de Dieu, et où le prêtre, le diacre et les autres ministres exercent leurs fonctions. Il convient qu’il se distingue de la nef de l’église soit par une certaine élévation soit par une structure et une ornementation particulières. Il doit être d’une taille suffisante pour que la célébration de l’Eucharistie puisse être accomplie et vue commodément.115

295.

Presbyterium locus est ubi altare exstat, verbum Dei proclamatur, et sacerdos, diaconus et alii ministri munus suum exercent. Ab aula ecclesiæ opportune distinguatur aut per aliquam elevationem, aut per peculiarem structuram et ornatum. Talis autem amplitudinis sit, ut Eucharistiæ celebratio commode peragi et conspici possit.115

L’AUTEL ET SON ORNEMENTATION

DE ALTARI EIUSQUE ORNATU

296.

L’autel, où le sacrifice de la Croix est rendu présent sous les signes sacramentels, est aussi la table du Seigneur à laquelle, dans la Messe, le peuple de Dieu est invité à prendre part ; il est aussi le centre de l’action de grâce qui s’accomplit par l’Eucharistie.

296.

Altare, in quo sacrificium crucis sub signis sacramentalibus præsens efficitur, est etiam mensa Domini, ad quam participandam in Missa populus Dei convocatur ; atque centrum gratiarum actionis, quæ per Eucharistiam perficitur.

297.

Dans un lieu sacré, la célébration de l’Eucharistie doit s’accomplir sur un autel ; mais en dehors d’un lieu sacré, elle peut aussi s’accomplir sur une table convenable, étant toujours conservés la nappe et le corporal, la croix et les chandeliers.

297.

Celebratio Eucharistiæ, in loco sacro, peragenda est super altare ; extra locum sacrum vero, etiam super mensam convenientem, peragi potest, retentis semper tobalea et corporali, cruce et candelabris.

298.

Il convient qu’il y ait dans toutes les églises un autel fixe qui signifie, clairement et en permanence, le Christ Jésus, la Pierre vivante (1 2, 4 ; cf. Ep 2, 20) ; en revanche, dans les autres lieux destinés aux célébrations sacrées, l’autel peut être mobile.

L’autel est appelé fixe, s’il est construit de telle sorte qu’il adhère au pavement et ne puisse donc pas être déplacé ; il est appelé mobile s’il peut être déplacé.

298.

Expedit in omni ecclesia altare fixum inesse, quod Christum Iesum, Lapidem vivum (1 Petr 2, 4 ; cf. Eph 2, 20), clarius et permanenter significat ; ceteris vero locis, sacris celebrationibus dicatis, altare potest esse mobile.

Altare fixum dicitur, si ita exstruatur ut cum pavimento cohæreat ideoque amoveri nequeat ; mobile vero si transferri possit.

299.

L’autel est élevé à une distance du mur, permettant d’en faire aisément le tour et d’y célébrer en direction du peuple, ce qui est avantageux partout où c’est possible. L’autel doit occuper l’endroit qui est effectivement le centre où converge spontanément l’attention de toute l’assemblée des fidèles.116 Ordinairement il est fixe et consacré.

299.

Altare exstruatur a pariete seiunctum, ut facile circumiri et in eo celebratio versus populum peragi possit, quod expedit ubicumque possibile sit. Altare eum autem occupet locum, ut revera centrum sit ad quod totius congregationis fidelium attentio sponte convertatur.116 De more sit fixum et dedicatum.

114

Cf. S. Congr. Rituum, Instr. Inter Œcumenici, 26 septembre 1964, nn. 97-98 : A.A.S. 56 (1964) p. 899.

115

Cf. ibidem, n. 91 : A.A.S. 56 (1964) p. 898.

116

Cf. ibidem.

300.

L’autel tant fixe que mobile est consacré selon le rite décrit au Pontifical romain ; cependant, l’autel mobile peut simplement être béni.

300.

Altare tum fixum tum mobile iuxta ritum in Pontificali Romano descriptum dedicetur ; altare tamen mobile potest tantum benedici.

301.

Selon la coutume et le symbolisme traditionnels de l’Église, la mensa d’un autel fixe est en pierre, et même en pierre naturelle. Néanmoins, au jugement de la Conférence des Évêques, une autre matière digne, solide et soigneusement travaillée peut aussi être employée. Les colonnes ou la base soutenant la mensa, peuvent être en n’importe quel matériau, pourvu qu’il soit digne et solide.

Un autel mobile peut être construit en n’importe quelles matières nobles et solides, et qui conviennent à l’usage liturgique, selon les traditions et les coutumes des diverses régions.

301.

Iuxta traditum Ecclesiæ morem et significationem, mensa altaris fixi sit lapidea, et quidem ex lapide naturali. Attamen etiam alia materia digna, solida et affabre effecta, de iudicio Conferentiæ Episcoporum, adhiberi potest. Stipites vero aut basis ad mensam sustentandam ex qualibet materia, dummodo sit digna et solida, confici possunt.

Altare mobile ex quibuslibet materiis nobilibus et solidis atque usui liturgico, iuxta diversarum regionum traditiones et mores, convenientibus, exstrui potest.

302.

On conserve avantageusement l’usage de déposer des reliques de saints, même non martyrs, sous l’autel à consacrer. On veillera cependant à vérifier l’authenticité de ces reliques.

302.

Usus deponendi sub altari dedicando reliquias Sanctorum, etsi non Martyrum, opportune servetur. Caveatur tamen ut de huiusmodi reliquiarum veritate certo constet.

303.

Dans la construction des églises nouvelles, il est préférable de n’élever qu’un autel, qui signifie, dans l’assemblée des fidèles, l’unique Christ et l’unique Eucharistie de l’Église.

Dans les églises déjà construites, lorsque la situation de l’ancien autel rend difficile la participation du peuple et qu’on ne peut le déplacer sans porter atteinte à sa valeur artistique, on élève un autre autel fixe, construit avec art et consacré selon les rites ; et c’est seulement sur lui que s’accomplissent les célébrations sacrées. Pour que l’attention des fidèles ne soit détournée du nouvel autel, l’ancien autel n’est pas orné de manière particulière.

303.

In novis ecclesiis exstruendis præstat unum altare erigi, quod in fidelium cœtu unum Christum unamque Ecclesiæ Eucharistiam significet.

In ecclesiis vero iam exstructis, quando altare vetus ita situm est, ut difficilem reddat participationem populi nec transferri possit sine detrimento valoris artis, aliud altare fixum, arte confectum et rite dedicandum, exstruatur ; et tantum super illud sacræ celebrationes peragantur. Ne fidelium attentio a novo altari distrahatur, altare antiquum ne sit peculiari modo ornatum.

304.

Par révérence pour la célébration du mémorial du Seigneur, et pour le banquet où sont offerts le Corps et le Sang du Seigneur, l’autel où l’on célèbre est recouvert d’au moins une nappe de couleur blanche dont la forme, les dimensions et l’ornementation s’accordent avec la forme de cet autel.

304.

Ob reverentiam erga celebrationem memorialis Domini et erga convivium in quo Corpus et Sanguis Domini præbentur, super altare ubi celebratur saltem una tobalea albi coloris ponatur, quæ ad formam, mensuram et ornatum quod attinet cum ipsius altaris structura conveniat.

305.

La mesure est à observer dans l’ornementation de l’autel.

Au temps de l’Avent, l’autel est orné de fleurs avec la modération qui convient au caractère de ce temps, et sans anticiper sur la plénitude de joie de la Nativité du Seigneur. Au temps du Carême, la décoration florale de l’autel est interdite. Sont néanmoins exceptés le dimanche de Lætare (quatrième du Carême), les solennités et les fêtes.

La décoration florale doit toujours être mesurée, et est disposée autour de l’autel plutôt que sur la mensa.

305.

In altaris ornatu moderatio servetur.

Tempore Adventus altare floribus ornetur ea moderatione, quæ indoli huius temporis conveniat, quin tamen plenam lætitiam Nativitatis Domini præveniat. Tempore Quadragesimæ altare floribus ornari prohibetur. Excipiuntur tamen dominica Lætare (IV in Quadragesima), sollemnitates et festa.

Florum ornatus semper sit temperatus, et potius quam supra mensam altaris, circa illud disponatur.

306.

En effet, on ne doit poser sur la mensa de l’autel que ce qui est requis pour la célébration de la Messe, c’est-à-dire : l’Évangéliaire, depuis le début de la célébration jusqu’à la proclamation de l’Évangile ; et, depuis la présentation des dons jusqu’à la purification des vases, le calice avec la patène, le ciboire si c’est nécessaire, enfin le corporal, le purificatoire, la pale et le missel.

On dispose, en outre, de manière discrète, ce qui pourrait être nécessaire pour amplifier la voix du prêtre.

306.

Super enim mensam altaris ea tantummodo quæ ad Missæ celebrationem requiruntur deponi possunt, scilicet : Evangeliarium ab initio celebrationis usque ad Evangelii proclamationem ; a præsentatione vero donorum usque ad purificationem vasorum calix cum patena, pyxis, si necesse est, tandem corporale, purificatorium, palla et missale.

Disponantur insuper modo discreto quæ forte ad amplificationem vocis sacerdotis necessaria sunt.

307.

Les chandeliers qui sont requis, en raison de la vénération et du caractère festif de la célébration, pour chacune des actions liturgiques (cf. n. 117), sont placés soit sur l’autel soit autour de celui-ci, compte tenu de la structure tant de l’autel que du sanctuaire, de manière à réaliser un ensemble harmonieux, et sans que les fidèles soient gênés pour bien voir ce qui se fait à l’autel ou ce que l’on y dépose.

307.

Candelabra, quæ pro singulis actionibus liturgicis, venerationis et festivæ celebrationis causa, requiruntur (cf. n. 117), aut super altare, aut circa ipsum, attenta structura tum altaris tum presbyterii, opportune collocentur, ita ut totum concinne componatur, neque fideles impediantur ab iis facile conspiciendis, quæ super altare aguntur vel deponuntur.

308.

De même, sur l’autel ou à proximité, bien visible pour le peuple assemblé, il y aura une croix portant l’image du Christ crucifié. Il est préférable que cette croix, qui rappelle à l’esprit des fidèles la passion salutaire du Seigneur, reste près de l’autel même en dehors des célébrations liturgiques.

308.

Item super altare vel prope ipsum crux, cum effigie Christi crucifixi, habeatur, quæ a populo congregato bene conspiciatur. Expedit ut huiusmodi crux, ad salutiferam Domini passionem in mentem fidelium revocandam, etiam extra celebrationes liturgicas prope altare permaneat.

L’AMBON

DE AMBONE

309.

La dignité de la parole de Dieu requiert qu’il y ait dans l’église un lieu approprié d’où elle est annoncée, et vers lequel se tourne spontanément l’attention des fidèles durant la liturgie de la parole.117

Il convient généralement que ce lieu soit un ambon stable et non un simple pupitre mobile. En fonction des données architecturales de chaque église, l’ambon doit être aménagé de sorte que ministres ordonnés et lecteurs puissent bien être vus et entendus par les fidèles.

De l’ambon sont prononcés uniquement les lectures, le psaume responsorial et le præconium paschale ; on peut aussi prononcer à l’ambon l’homélie et les intentions de la prière universelle. La dignité de l’ambon exige que seul le ministre de la parole y monte.

Il convient qu’avant d’être mis à l’usage liturgique, un nouvel ambon soit béni selon le rite décrit au Rituel romain.118

309.

Dignitas verbi Dei requirit ut in ecclesia locus congruus exsistat e quo annuntietur et ad quem, inter liturgiam verbi, attentio fidelium sponte convertatur.117

Convenit ut generatim locus huiusmodi sit ambo stabilis et non simplex pluteus mobilis. Ambo, pro cuiusque ecclesiæ structura, ita dispositus esse debet, ut ministri ordinati et lectores a fidelibus bene conspici et audiri possint.

Ex ambone unice proferuntur lectiones, psalmus responsorius atque præconium paschale ; item proferri possunt homilia et intentiones orationis universalis. Ambonis dignitas exigit ut ad eum solus minister verbi ascendat.

Convenit ut novus ambo benedicatur, antequam usui liturgico destinetur, iuxta ritum in Rituali Romano descriptum.118

LE SIÈGE POUR LE PRÊTRE CÉLÉBRANT ET LES AUTRES SIÈGES

DE SEDE PRO SACERDOTE CELEBRANTE ALIISQUE SEDIBUS

310.

Le siège du prêtre célébrant doit indiquer la fonction de celui qui préside l’assemblée et dirige sa prière. Ainsi l’endroit le mieux indiqué est à l’extrémité du sanctuaire et tourné vers le peuple, à moins que la structure de l’édifice ou d’autres circonstances ne s’y opposent, par exemple si la trop grande distance rend difficile la communication entre le prêtre et l’assemblée des fidèles, ou si le tabernacle se trouve derrière l’autel au milieu. Toute apparence de trône est à éviter.119 Il convient de bénir le siège avant qu’il soit mis à l’usage liturgique, selon le rite décrit au Rituel romain.120

On dispose aussi dans le sanctuaire des sièges pour les prêtres concélébrants, ainsi que pour les prêtres qui assistent à la célébration sans concélébrer, revêtus de l’habit de chœur.

Le siège du diacre est placé près de celui du prêtre célébrant. Les sièges pour les autres ministres sont disposés de manière à les distinguer clairement des sièges du clergé, et de sorte qu’ils puissent accomplir leurs fonctions avec aise.121

310.

Sedes sacerdotis celebrantis debet munus eius præsidendi cœtui atque orationem dirigendi significare. Proinde locus eius magis congruus est versus ad populum in vertice presbyterii, nisi ædis structura vel alia adiuncta id impediant, ex. gr. si propter nimiam distantiam communicatio inter sacerdotem et cœtum congregatum difficilis evadat, aut si tabernaculum locum habeat in media parte retro altare. Omnis autem species throni vitetur.119 Convenit ut sedes benedicatur, antequam usui liturgico destinetur, iuxta ritum in Rituali Romano descriptum.120

Item in presbyterio sedes disponantur pro sacerdotibus concelebrantibus necnon pro presbyteris, qui veste chorali induti, celebrationi intersunt, quin concelebrent.

Sedes diaconi prope sedem celebrantis ponatur. Pro aliis ministris sedes ita collocentur, ut clare distinguantur a sedibus cleri et ipsi munus sibi concreditum facile implere possint.121

117

Cf. S. Congr. Rituum, Instr. Inter Œcumenici, 26 septembre 1964, n. 96 : A.A.S. 56 (1964) p. 899.

118

Cf. Rituale Romanum, De Benedictionibus, editio typica 1984, Ordo benedictionis occasione data auspicandi novum ambonem, nn. 900-918.

119

Cf. S. Congr. Rituum, Instr. Inter Œcumenici, 26 septembre 1964, n. 92 : A.A.S. 56 (1964) p. 898.

120

Cf. Rituale Romanum, De Benedictionibus, editio typica 1984, Ordo benedictionis occasione data auspicandi novam cathedram seu sedem præsidentiæ, nn. 880-899.

121

Cf. S. Congr. Rituum, Instr. Inter Œcumenici, 26 septembre 1964, n. 92 : A.A.S. 56 (1964) p. 898.

III — DISPOSITION DE L’ÉGLISE

III — DE ECCLESIÆ ORDINATIONE

LA PLACE DES FIDÈLES

DE LOCIS FIDELIUM

311.

Les espaces destinés aux fidèles sont aménagés avec soin, pour que ceux-ci puissent participer comme il se doit, par le regard et par l’esprit, aux célébrations sacrées. Ordinairement il est avantageux de mettre à leur disposition des bancs ou des chaises. Cependant, l’usage de réserver des sièges à certaines personnes privées est à reprouver.122 La disposition des bancs ou des chaises, surtout dans les églises nouvellement construites, doit permettre aux fidèles d’adopter facilement les attitudes requises par les différents moments de la célébration et de se déplacer sans encombre pour recevoir la sainte Communion.

On veillera à ce que les fidèles puissent non seulement voir le prêtre, le diacre et les lecteurs, mais encore, grâce à l’emploi des moyens techniques d’aujourd’hui, aisément les entendre.

311.

Loca fidelium congrua cura disponantur, ut ipsi oculis et animo sacras celebrationes debite participare possint. Expedit ut de more scamna seu sedilia ad eorum usum ponantur. Consuetudo tamen personis quibusdam privatis sedes reservandi reprobanda est.122 Scamna autem seu sedilia, præsertim in ecclesiis noviter exstructis, ita disponantur, ut fideles corporis habitus a diversis celebrationis partibus requisitos facile sumere possint et expedite ad sacram Communionem recipiendam accedere valeant.

Caveatur ut fideles sive sacerdotem sive diaconum et lectores non tantum videre, sed etiam, hodiernis instrumentis technicis adhibitis, commode audire valeant.

LA PLACE DE LA SCHOLA CANTORUM ET DES INSTRUMENTS DE MUSIQUE

DE LOCO SCHOLÆ CANTORUM ET INSTRUMENTORUM MUSICORUM

312.

En fonction de la disposition de chaque église, la schola cantorum est placée de sorte qu’apparaisse clairement sa nature, qui est d’accomplir une fonction particulière tout en faisant vraiment partie de la communauté des fidèles rassemblés ; l’exécution de sa fonction doit être rendue aisée ; chaque membre de la schola doit pouvoir accéder commodément à la pleine participation sacramentelle à la Messe.123

312.

Schola cantorum, attenta cuiusque ecclesiæ dispositione, ita collocetur, ut clare appareat eius natura, eam nempe fidelium communitatis congregatæ partem esse, et peculiare munus agere ; eiusdem muneris exsecutio facilior evadat ; singulis scholæ sodalibus plena in Missa participatio sacramentalis commode permittatur.123

313.

L’orgue et les autres instruments de musique légitimement approuvés sont placés à un endroit approprié, pour qu’ils puissent soutenir le chant tant de la schola que du peuple, et, s’ils jouent seuls, qu’ils puissent être bien entendus par tous. Il convient de bénir l’orgue avant qu’il ne soit mis à l’usage liturgique, selon le rite décrit au Rituel romain.124

Au temps de l’Avent, on se sert de l’orgue et des autres instruments de musique avec la modération qui convient au caractère de ce temps, et sans anticiper sur la plénitude de joie de la Nativité du Seigneur.

Au temps du Carême, le son de l’orgue et des autres instruments n’est permis que pour soutenir le chant. Sont néanmoins exceptés le dimanche de Lætare (quatrième du Carême), les solennités et les fêtes.

313.

Organum aliaque instrumenta musica legitime probata apto loco collocentur, ut tum scholæ tum populo cantanti subsidio esse possint, atque, si sola pulsentur, commode ab omnibus audiri queant. Convenit ut organum benedicatur, antequam usui liturgico destinetur, iuxta ritum in Rituali Romano descriptum.124

Tempore Adventus organum aliaque musica instrumenta adhibeantur ea moderatione, quæ indoli huius temporis conveniat, quin tamen plenam lætitiam Nativitatis Domini præveniat.

Tempore in Quadragesima sonus organi aliorumque instrumentorum permittitur tantum ad cantum sustentandum. Excipiuntur tamen dominica Lætare (IV in Quadragesima), sollemnitates et festa.

122

Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. de sacra Liturgia Sacrosanctum Concilium, n. 32.

123

Cf. S. Congr. Rituum, Instr. Musicam sacram, 5 mars 1967, n. 23 : A.A.S. 59 (1967) p. 307.

124

Cf. Rituale Romanum, De benedictionibus, editio typica 1984, Ordo benedictionis organi, nn. 1052-1067.

LE LIEU DE LA RÉSERVE EUCHARISTIQUE

DE LOCO ASSERVATIONIS SANCTISSIMÆ EUCHARISTIÆ

314.

En fonction des données architecturales de l’église et selon les légitimes coutumes des lieux, le Très Saint Sacrement est conservé au tabernacle dans une partie de l’église très noble, éminente, bien visible, dignement ornée, et appropriée à la prière.125

Le tabernacle est ordinairement unique, inamovible, construit de matériau solide et inviolable, non transparent et fermé de manière que soit évité au maximum tout danger de profanation.126 Il convient en outre qu’il soit béni avant d’être mis à l’usage liturgique selon le rite décrit au Rituel romain.127

314.

Pro cuiusque ecclesiæ structura et iuxta legitimas locorum consuetudines, Ss.mum Sacramentum asservetur in tabernaculo in parte ecclesiæ pernobili, insigni, conspicua, decore ornata, et ad orationem apta.125

Tabernaculum de more unicum sit, inamovibile, materia solida atque inviolabili non transparenti confectum, et ita clausum ut quam maxime periculum profanationis vitetur.126 Convenit insuper ut benedicatur, antequam usui liturgico destinetur, iuxta ritum in Rituali Romano descriptum.127

315.

Il y a un plus grand accord entre les signes, si le tabernacle où est conservée la très Sainte Eucharistie n’est pas sur l’autel où la Messe est célébrée.128

Ainsi, il est préférable que le tabernacle soit placé, au jugement de l’Évêque diocésain :

a)

soit dans le sanctuaire, en dehors de l’autel de la célébration, sous la forme et à l’endroit les plus convenables, sans exclure l’ancien autel qui ne sert plus à la célébration (cf. n. 303) ;

b)

soit encore dans quelque oratoire approprié à l’adoration privée des fidèles et à la prière,129 qui soit organiquement lié à l’église et bien visible des fidèles.

315.

Ratione signi magis congruit ut in altari in quo Missa celebratur non sit tabernaculum in quo Ss.ma Eucharistia asservatur.128

Præstat proinde tabernaculum collocari, de iudicio Episcopi diœcesani :

a)

aut in presbyterio, extra altare celebrationis, forma et loco magis convenientibus, non excluso vetere altari quod ad celebrationem amplius non adhibetur (cf. n. 303) ;

b)

aut etiam in aliquo sacello ad privatam fidelium adorationem et precationem idoneo,129 quod sit cum ecclesia organice coniunctum et christifidelibus conspicuum.

316.

Selon l’usage traditionnel, auprès du tabernacle brille perpétuellement une lampe spéciale, alimentée d’huile ou de cire, qui indique et honore la présence du Christ.130

316.

Secundum traditam consuetudinem, iuxta tabernaculum peculiaris perenniter luceat lampas, oleo vel cera nutrienda, qua indicetur et honoretur Christi præsentia.130

317.

Aucun détail de toutes les autres prescriptions faites par les normes du droit concernant la réserve de la très sainte Eucharistie ne doit être oublié.131

317.

Minime obliviscantur etiam cetera omnia quæ de asservatione Ss.mæ Eucharistiæ ad normam iuris præscribuntur.131

125

Cf. S. Congr. Rituum, Instr. Eucharisticum mysterium, 25 mai 1967, n. 54 : A.A.S. 59 (1967) p. 568 ; Instr. Inter Œcumenici, 26 septembre 1964, n. 95 : A.A.S. 56 (1964) p. 898.

126

Cf. S. Congr. Rituum, Instr. Eucharisticum mysterium, 25 mai 1967, n. 52 : A.A.S. 59 (1967) p. 568 ; Instr. Inter Œcumenici, 26 septembre 1964, n. 95 : A.A.S. 56 (1964) p. 898 ; S. Congr. de Sacramentis, Instr. Nullo umquam tempore, 28 mai 1938, n. 4 : A.A.S. 30 (1938) pp. 199-200 ; Rituale Romanum, De sacra Communione et de cultu mysterii eucharistici extra Missam, editio typica 1973, nn. 10-11 ; Codex Iuris Canonici, can. 938 § 3.

127

Cf. Rituale Romanum, De Benedictionibus, editio typica 1984, Ordo benedictionis occasione data auspicandi novum tabernaculum eucharisticum, nn. 919-929.

128

Cf. S. Congr. Rituum, Instr. Eucharisticum mysterium, 25 mai 1967, n. 55 : A.A.S. 59 (1967) p. 569.

129

Ibidem, n. 53 : A.A.S. 59 (1967) p. 568 ; Rituale Romanum, De sacra Communione et de cultu mysterii eucharistici extra Missam, editio typica 1973, n. 9 ; Codex Iuris Canonici, can. 938 § 2 ; Ioannes Paulus II, Epist. Dominicæ Cenæ, 24 février 1980, n. 3 : A.A.S. 72 (1980) pp. 117-119.

130

Cf. Codex Iuris Canonici, can. 940 ; S. Congr. Rituum, Instr. Eucharisticum mysterium, 25 mai 1967, n. 57 : A.A.S. 59 (1967) p. 569 ; cf. Rituale Romanum, De sacra Communione et de cultu mysterii eucharistici extra Missam, editio typica 1973, n. 11.

131

Cf. surtout S. Congr. de Sacramentis, Instr. Nullo umquam tempore, 28 mai 1938 : A.A.S. 30 (1938) pp. 198-207 ; Codex Iuris Canonici, cann. 934-944.

LES IMAGES SACRÉES

DE IMAGINIBUS SACRIS

318.

Dans la Liturgie terrestre, l’Église participe à un avant-goût de celle du Ciel, qui se célèbre là où tend son pèlerinage, dans la sainte Cité de Jérusalem où le Christ siège à la droite de Dieu, et elle vénère la mémoire des Saints en espérant avoir part à leur compagnie.132

Ainsi, selon une très ancienne tradition de l’Église, les images du Seigneur, de la bienheureuse Vierge Marie et des Saints, sont proposées à la vénération des fidèles dans les édifices sacrés,133 et y sont disposées afin de conduire les fidèles vers les mystères de la foi qui y sont célébrés. En conséquence, on veillera à ce que leur nombre n’augmente pas sans mesure et que leur disposition soit désormais telle qu’elles ne détournent pas l’attention des fidèles de la célébration elle-même.134 Ordinairement il n’y aura pas plus d’une seule image du même Saint. D’une façon générale, au regard des images dans l’ornementation et l’aménagement de l’église, on aura en vue la piété de toute la communauté ainsi que la beauté et la dignité des images.

318.

Ecclesia in terrena Liturgia cælestem illam prægustando participat, quæ in sancta civitate Ierusalem, ad quam peregrina tendit, celebratur, ubi Christus est in dextera Dei sedens, et memoriam Sanctorum venerando partem aliquam et societatem cum iis sperat se habituram.132

Itaque Domini, beatæ Mariæ Virginis et Sanctorum imagines, iuxta antiquissimam Ecclesiæ traditionem, in ædibus sacris fidelium venerationi exhibeantur 133 et ibi ita disponantur ut fideles manuducant ad mysteria fidei quæ ibi celebrantur. Ideoque caveatur ne eorum numerus indiscrete augeatur, hinc ut earum dispositio debito ordine fiat, ne fidelium attentionem ab ipsa celebratione avocent.134 Unius autem eiusdemque Sancti plus quam una imago de more ne habeatur. Generatim in ornamento et dispositione ecclesiæ ad imagines quod attinet, pietati totius communitatis prospiciatur atque pulchritudini et dignitati imaginum.

Chapitre suivant : Ce qui est requis pour la célébration de la Messe

132

Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. de sacra Liturgia, Sacrosanctum Concilium, n. 8.

133

Cf. Pontificale Romanum, Ordo Dedicationis ecclesiæ et altaris, editio typica 1977, cap. IV, n. 10 ; Rituale Romanum, De Benedictionibus,  editio typica 1984Ordo ad benedicendas imagines quæ fidelium venerationi publicæ exhibentur, nn. 984-1031.

134

Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Const. de sacra Lturgia, Sacrosanctum Concilium, n. 125.

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