Reliques Saints-Martyrs

Il est d’usage de placer sous l’autel des reliques de Saints ou de Martyrs.

C’est l’autel qui donne un prestige important au tombeau des martyrs et non l’inverse.

Dans la Basilique Saint-Pierre, l’autel fut rapproché de la chaire de l’évêque, sous le pontificat de Grégoire le Grand (590-604), sans doute pour le placer autant que possible au-dessus du tombeau de l’Apôtre – exprimant de façon évidente que le sacrifice du Seigneur se célèbre dans la communion intemporelle des saints.

L’usage de dresser l’autel au-dessus des tombes des martyrs remonte probablement fort loin et relève du même motif : les martyrs perpétuent le sacrifice du Christ à travers l’histoire. Ils sont en quelques sorte l’autel de l’Eglise, un autel fait de pierres vivantes, d’hommes devenus membres du corps du Christ, donnant ainsi un sens nouveau au culte : le sacrifice est l’offrande de l’humanité devenue tout amour par le Christ.[1]

Ce placement de reliques semble représenter d’une certaine manière cette vision spirituelle de l’Apocalypse : « je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu’ils avaient eu à rendre. [2]».

Saint Augustin justifie l’érection d’autel au-dessus des tombeaux de martyrs en précisant que « Les autels que la piété des fidèles élève sur leurs tombeaux, ne sont érigé à aucun martyr, mais au Dieu des martyrs. [3]».

On notera que les reliques doivent être d’une taille suffisante pour laisser entendre qu’il s’agit de restes de corps humains. S’il existe un quelconque doute sur l’authenticité des reliques il est préférable de consacrer l’autel sans reliques.

Sont absolument interdits le commerce et la vente des reliques.[4]

Le reliquaire ne doit pas être posé sur l’autel, ni inséré dans la table mais enfermé sous l’autel[5].

Là où se fait le rite de la déposition des reliques, il convient fort de célébrer une veillée auprès des reliques du martyr ou du saint.

On fera bien de conserver l’usage d’enfermer dans la cassette des reliques un parchemin où il soit fait mention du jour, du mois et de l’année de la dédicace de l’autel, du nom de l’évêque célébrant, du titre de l’église ainsi que des noms des martyrs ou des saints dont les reliques vont être déposées sous l’autel. [6].

[1] Cardinal Joseph Ratzinger, L’Esprit de la Liturgie, Chapitre 3, l’Autel et l’orientation de la prière, Ad Solem, 2001, p. 65

[2] Apocalypse de Saint Jean,  6,9.

[3] Ruinart Thierry, Les véritables actes des martyrs, 1818, Tome 1, p.124.

[4] LES RELIQUES DANS L’EGLISE: AUTHENTICITÉ ET CONSERVATION ; article 25. Congrégation des Causes des Saints, le 8 décembre 2017.

[5] AELF, RITUEL DE LA DÉDICACE,1997, p.70.

[6] AELF, RITUEL DE LA DÉDICACE,1997, p.76.

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