Le Tabernacle et la chapelle de semaine
Dès la plus haute antiquité, avant que ne s’élabore le culte eucharistique, le pain consacré était conservé pour procurer ce réconfort unique aux fidèles qui vont mourir. Les paroles du Christ justifiaient cette pratique « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, je le ressusciterai au dernier jour [1]». Le mot « tabernacle » provient du latin tabernaculum qui signifie « tente ». Son emploi liturgique rappelle « la Tente de la rencontre » où Dieu rencontrait son peuple au désert. Moïse entre dans la tente quand il veut consulter le Seigneur, « Le Seigneur s’entretenait avec Moïse face à face, comme un ami parle à son ami[2] ».
« Jusqu’au début du XIIe siècle, on ne trouve aucune trace du culte eucharistique qui devint l’une des grandes richesses de la tradition liturgique occidentale. […] Ce qui apparaît au moyen âge et ne s’est pas manifesté en Orient, c’est un ensemble de pratiques nouvelles enracinées dans cette antique croyance. Les moines de Cluny, avant le XIe siècle, avaient commencé à s’incliner devant la sainte réserve et, peu après, à faire brûler des lampes près des lieux où on la conservait. Et l’on sait l’influence qu’ils ont exercée dans toute la chrétienté. Cela convergeait avec les courants qui, dans la célébration de la messe, ont mis en valeur le fait de voir l’hostie[3] ».
Le Saint Sacrement (les hosties consacrées durant l’eucharistie) doit être déposé dans un lieu ayant une grande valeur architecturale. IL doit favoriser l’adoration des fidèles et la prière, principalement personnelle. Traditionnellement, le tabernacle est souvent placé sur l’axe principal de l’église. Placer le tabernacle derrière l’autel et de manière dominante sur ce dernier peut, dans certains cas, provoquer une perte de la perception de centralité de l’autel. De plus, s’il est placé trop loin des fidèles le risque est qu’il ne favorise plus la prière et l’adoration personnelle.
Proposer un lieu différent de celui où se célèbre l’eucharistie est intéressant car il permet de ne pas confondre la présence du « corps du Christ » de manière sacramentelle de sa présence dans la célébration eucharistique. Ce lieu doit être facilement identifiable, accessible et digne, tout en étant adapté à la prière et l’adoration. Le Saint Sacrement est conservé dans un tabernacle, qui doit être unique, inamovible et solide, non transparent et inviolable. On n’omettra pas de placer, à proximité du tabernacle, une lampe allumée qui honorera et signalera la présence des hosties consacrées[4].
La chapelle de semaine
Cette chapelle, distincte de la nef centrale, doit être aménagée pour permettre la célébration de petits groupes de fidèles en semaine ou en hiver. Elle peut être utilisée comme lieu de la réserve eucharistique. Elle contiendra tous les éléments nécessaires aux célébrations : un autel, un ambon un siège pour le célébrant et un tabernacle si la réserve eucharistique y est placé. C’est un lieu qui doit favoriser la prière personnelle et, lors des célébrations, elle doit encourager le sentiment d’unité de la part de l’assemblée réduite.
[1] . Evangile selon Saint Jean, 6, 54.
[2] . Exode, 33, 11.
[3] . A.-G. MARTIMORT (Mgr), L’Eglise en prière – tome II L’eucharistie, Paris : Desclée, 1983.
[4] . PGMR, n. 314 et n. 316.