Le siège de présidence

Cathedra

Le terme vient du latin chaise et tête. Dans les cathédrales, la cathèdre n’est occupée que par l’évêque et dans les églises ce siège est occupé par le président de la célébration.

in persona Christi Capitis

Cette expressions s’appliquent au prêtre et à l’évêque.

Elle signifie que, à travers eux, « la présence du Christ comme chef de l’Église est rendue visible au milieu de la communauté des croyants » (Vatican II, Lumen Gentium 21).

Ce siège exprime la prééminence de celui qui guide et préside la célébration in persona Christi Capitis. Il doit être placé de manière à ce que le célébrant soit bien visible par tous afin de pouvoir guider la prière, le dialogue et l’animation de l’assemblée. Il doit également désigner le président de la célébration non seulement comme chef, mais aussi comme faisant partie intégrante de l’assemblée.  Pour cela il doit être en communication directe avec les fidèles tout en restant situé dans le sanctuaire.

Sa forme et le choix de son matériau pourront faire écho à ceux de l’autel et de l’ambon, révélant ainsi que la personne du célébrant est le représentant du Christ.

« Il sera bien placé s´il est tourné vers le peuple, et situé dans l’axe du sanctuaire, à moins que la structure de l´édifice ou d´autres circonstances ne s´y opposent, par exemple si la trop grande distance rend difficile la communication entre le prêtre et l´assemblée des fidèles, ou si le tabernacle se trouve derrière l’autel, au milieu[1] ». De toute façon on choisira une solution qui obtienne les buts précisés plus haut et qui s’accorde avec la disposition générale du sanctuaire, son développement en largeur ou en profondeur, son élévation, la disposition des piliers[2].

En résumé, cette place de présidence attribuée au célébrant devra manifester la fonction qu’il exerce dans les rites d’entrée, de sortie et la liturgie de la Parole. Le reste du temps, l’attention de l’assemblée se porte sur l’action liturgique qui se déroule durant la célébration.

« Il est nécessaire d’avoir une cathèdre parce que c’est l’endroit où le Christ pasteur prend un visage humain dans la personne de l’évêque. Bien souvent dans les églises, je ne vois pas le siège du célébrant qui le distingue des autres. Pour nous catholiques, cette distinction est importante car cette place spécifique indique l’existence d’un sacrement, le sacrement de l’ordre.

De ce siège, l’évêque ou le prêtre rend le Christ présent dans la communauté et offre le visage du Christ en assumant ainsi la présidence de l’assemblée. Dans une église, une cathédrale,

Laisser ce siège vide comporte aussi un sens eschatologique, c’est-à-dire que nous sommes en attente de la venue du Christ, Le vrai pasteur qui reviendra un jour. Nous n’aurons plus alors besoin d’évêque ou de prêtre le représentant.[3] »

C’est le lieu de l’Hétimasie, dans l’attente de la Parousie du Christ, c’est-à-dire, la « chaise de Celui qui vient », et préside la célébration, le Christ lui-même.

Au tout début de l’histoire de l’église, du moins dans les premières églises syriennes, la cathèdre ne se trouvait pas près de l’autel mais à l’entrée de l’église. Je me rappelle une description du Liber Ponticalis,  dans laquelle le pape Pascal Ier célébrait avec ses diacres assis à la cathèdre, et il se fatiguait continuellement d’entendre les bavardages des femmes proches. Peut-être faisaient elles des commentaires sur ce qu’il disait a l’un ou à l’autre des diacre. Il fit transférer la cathèdre plus près de l’autel pour ne plus les entendre. Il s’agissait alors de Sainte Marie Majeure. [4]

Un autre motif sous cette modification de la disposition des basiliques romaines. Autrefois, tout le culte de l’Eglise, comme tout le culte de la synagogue, étaient un culte collectif de tous les croyants. De très bonne heure devant l’afflux soudain à la période constantinienne des convertis de ferveur très inégale, nous voyons se produire de grands changements.

Saint Jean Crysostome se plaint déjà dans ses sermons que la masse des fidèles assiste maintenant à la célébration eucharistique sans communier. Saint Augustin n’est pas aussi pessimiste, mais il est déjà visible qu’en Afrique aussi il existe une tendance de cet ordre : on ne suppose plus que tous les assistants communieront. Il semble non moins clair que, très rapidement, il n’y eut plus à Rome même qu’une élite spirituelle à suivre régulièrement la station papale solennelle[5].

 

[1] PGMR, n.310

[2] CEL, Le renouveau liturgique et la disposition des églises, Directives pratiques, 1965, p.9.

[3] Piero Marini (Mgr.), Cérémoniaire des papes. Entretiens sur la liturgie avec Vincent Cabanac et Dominique Chivot, Bayard, 2007.

[4] Piero Marini (Mgr.), Cérémoniaire des papes. Entretiens sur la liturgie avec Vincent Cabanac et Dominique Chivot, Bayard, 2007.

[5] Louis  Bouyer, Architecture et Liturgie, P46.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *